avec les habitants de Nouméa sous état d’urgence
REPORTAGE – Le calme reste relatif à Nouméa, toujours en proie aux désordres. Des renforts arrivent et le dégagement de la route stratégique de l’aéroport international a été engagé. Les habitants tiennent toujours des barrages pour se protéger, inquiets de nouvelles violences.
Envoyé spécial à Nouméa
Une voiture en flammes coupe une partie de la chaussée. Postés sur le trottoir, trois jeunes kanaks indépendantistes filtrent la circulation, ce dimanche 19 mai, à l’entrée du quartier de Rivière-Salée de Nouméa. Arme blanche tenue par l’un, matraque tonfa dans la main d’un autre. Un caldoche, Thierry*, baisse la vitre de son SUV : « On peut passer ou son réservoir est plein ? – Passez très vite, ça va exploser. »
Le conducteur accélère à 70 km/h et passe par la gauche dans une épaisse fumée, comme ceux qui suivent. Sur son chemin, il a aperçu un message sans équivoque devant un barrage : « Abat (sic) l’État colonial français ». Une médiathèque aux 40.000 livres, un peu plus loin, a été incendiée la veille. « Comment on va récupérer ces mecs-là ?, demande Thierry. Ce sont nos “black blocs” à nous. »
Dans ces quartiers du nord-ouest de Nouméa, meurtris par sept nuits de violences, les émeutiers ont laissé des dizaines de voitures et d’entrepôts calcinés. Dans…
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