quand les colons israéliens se vengent au nom du «prix à payer»

JAAFAR ASHTIYEH/AFP
REPORTAGE – À chaque fois qu’un Israélien est menacé, blessé ou tué, les colons se répandent dans les villages alentour, saccagent, brûlent, ou harcèlent des Palestiniens. Le tout, sous l’œil protecteur de l’armée israélienne.
Envoyée spéciale à al-Mughayyer et Beitin (Cisjordanie occupée)
Dans la cour d’une maison de vieille pierre, sur des chaises de plastique, des femmes s’échangent des dattes et du café. Le silence est pesant, l’atmosphère lourde, les visages fermés: toutes entourent une jeune Palestinienne vêtue de noir de la tête aux pieds. «Il était bien trop jeune pour mourir», lui glisse l’une d’entre elles, en l’embrassant chaleureusement. Abrar Abu Alia essuie délicatement une larme de son doigt, sur lequel est accroché un petit boîtier vert qui lui permet de compter les prières qu’elle répète.
«La veille, Jihad me montrait des meubles pour préparer notre emménagement, dit-elle. Plus elle parle, plus ses yeux s’humidifient. Ensemble, nous parlions du futur, jamais de la mort. Notre mariage était prévu dans deux mois. Elle est désormais veuve alors qu’elle n’a que 20 ans. Son fiancé, Jihad Abu Alia, 25 ans, a été tué ce vendredi 12 avril lors d’attaques massives de colons et de soldats de l’armée israélienne
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