REPORTAGE – Inauguré en 2022, le pont de l’Amitié illustre l’envolée des échanges bilatéraux entre la Chine et la Russie depuis la guerre en Ukraine.
De notre envoyé spécial à Heihe
Le long du ruban de macadam, les carrosseries rutilantes bleu et vert pomme brillent sous le soleil printanier qui écrase la campagne gagnée par les bouleaux de la taïga. Une centaine de camions tout neufs, griffés d’une image d’ours débonnaire, attendent en silence à la queue leu leu leur future destination, après avoir été fabriqués au cœur de «l’usine du monde». «Ces camions partiront en Russie, là-bas», explique cet habitant de Heihe, en pointant la direction du pont de l’Amitié.
L’ouvrage enjambe le fleuve Amour, délimitant la frontière nord-est de la Chine, aux abords de cette ville sentinelle de 1,2 million d’habitants dans la province du Heilongjiang. Cet ouvrage élancé aux montants peints de rouge éclatant symbolise la nouvelle lune de miel géopolitique entre les deux géants d’Eurasie, réaffirmée par la visite d’État de Vladimir Poutine. Le président russe se rend à Harbin, la capitale provinciale, ce vendredi, après une réception en grande pompe par…
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