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comment la déroute des européennes de 1999 a forgé Nicolas Sarkozy


EUROPÉENNES : CHANCE OU CHUTE ? (4/5) – Le choix d’une tête de liste peut autant mettre sur orbite une personnalité que circonscrire ses ambitions. À l’approche du 9 juin, Le Figaro revient sur les élections les plus marquantes. Comme celle d’il y a 25 ans, lorsque l’enfant honni de la chiraquie doit remplacer au pied levé Philippe Séguin.

Ils ne sont encore que de jeunes loups. Des fauves politiques en devenir, trépignant de prendre la place de leurs aînés. Treize ans avant de se retrouver en finale de la présidentielle, Nicolas Sarkozy et François Hollande débattent pour la première fois ce 30 mai 1999. Le face-à-face, animé par le journaliste Michel Field sur TF1, précède les élections européennes d’une dizaine de jours. Challenger, le chef de file de la droite est une cible idéale. «J’avais prévu depuis longtemps de débattre avec Philippe Séguin. On m’a dit : “ce n’est plus (lui), c’est Nicolas Sarkozy”, j’ai dit : “ça revient au même, enfin j’espère”», moque d’entrée de jeu le premier secrétaire du PS.

Son contradicteur fait, lui, le dos rond. Avant de décocher une flèche dans un deuxième temps : «C’est toujours pareil avec vous, il est gentil au début et puis après ça tourne mal». L’élu des Hauts-de-Seine, au ton offensif mais dont l’attitude frise la condescendance, laisse au fond transparaître sa nervosité. La veille, un sondage Ipsos avait placé la liste RPR-Démocratie libérale (DL) à 15%, loin derrière celle des socialistes (22,5%), et talonnée par la coalition RPF-MPF, menée par Philippe de Villiers et Charles Pasqua (14%). Nicolas Sarkozy est dès lors face à un nœud gordien : comment le mouvement gaulliste a-t-il pu se retrouver dans une telle panade ?

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