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«En Italie, la détérioration de la démocratie est déjà là»


ENTRETIEN – Censuré par la Rai, l’auteur d’une somme sur l’histoire du fascisme traduite en quarante langues se défend d’être un analyste politique. Il se confie à cinq journaux partenaires de l’alliance LENA.

À Rome

LE FIGARO. – Vous avez été personnellement attaqué par le gouvernement, de manière violente avez-vous dit. Attendez-vous des excuses?

Antonio SCURATI. – Ils ne s’excuseront jamais, ce n’est ni dans leur caractère ni dans leur intérêt. Contrairement au fascisme, le populisme n’utilise pas la violence physique. Mais se voir discrédité comme un vulgaire profiteur, et accusé d’outrage à l’institution sur le premier journal télévisé, est d’une grande violence psychologique. J’ai été présenté comme un criminel à des millions de personnes qui n’avaient jamais entendu parler de moi. Cela n’est pas la première agression verbale que je subis des partisans du gouvernement. Des journaux proches du pouvoir ont mis ma photo en Une, sous-titrée homme de M… (entendez de merde), on a mis une enveloppe remplie de merde séchée devant ma porte, et on a écrit « Scurati de merde » sur mon mur. Ces incitations à la haine m’obligent à regarder autour de moi quand je sors, même si je n’ai pas changé ma…

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