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L’ombre de l’espionnage chinois plane sur Westminster


Très actif sur la scène sociale du Parlement, Chris Cash, l’un des deux prévenus, organisait un événement régulier dans un pub près du Parlement, les «Westminster China Policy Drinks». Ici, la tour Elizabeth et le palais de Westminster (Chambres du Parlement) à Londres, en février 2024.
Toby Melville / REUTERS

La police de Londres a annoncé lundi l’inculpation de deux hommes soupçonnés d’espionnage au profit de la Chine.

Correspondant à Londres

L’ombre chinoise plane une nouvelle fois au-dessus de Westminster. La police de Londres a annoncé lundi l’inculpation de deux hommes soupçonnés d’espionnage au profit de la Chine. Ils auraient notamment eu accès à des personnalités importantes du parti conservateur et sont accusés d’avoir «fourni des informations préjudiciables à un État étranger».

Âgés de 29 et 32 ans, les deux hommes auraient espionné au profit de la Chine entre la fin 2021 et février 2023. Selon Scotland Yard, Christopher Cash et Christopher Berry sont accusés d’avoir obtenu, recueilli, enregistré, publié ou communiqué des documents ou informations «censés être directement ou indirectement utiles à un ennemi». Les deux suspects avaient été arrêtés en mars 2023 – avant d’être ultérieurement libérés sous caution – et l’affaire révélée par le Times en septembre dernier. Le commandant Dominic Murphy, chef de la lutte contre le terrorisme de la MET, a déclaré qu’il s’agissait d’une «enquête extrêmement complexe sur des allégations très graves».

Après avoir enseigné l’anglais à Hangzhou, dans l’est de la Chine, Chris Cash était devenu un jeune chercheur employé comme assistant par Alicia Kearns, présidente de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des communes. Il était aussi très impliqué dans un groupe influent sur les questions chinoises, le China Research Group, cofondé par le secrétaire d’Etat à la Sécurité Tom Tugendhat. Très actif sur la scène sociale du Parlement, Chris Cash organisait un événement régulier dans un pub près du Parlement, les «Westminster China Policy Drinks», où se pressaient jeunes fonctionnaires, collaborateurs politiques, journalistes et membres de groupes de réflexion. Chris Berry a lui aussi un temps enseigné l’économie et l’anglais en Chine.

«Farce politique», rétorque Pékin

Fils d’une famille aisée ayant fait des études d’Histoire à l’université de St Andrews, Chris Cash s’est dit «totalement innocent». «Jusqu’à présent, j’ai passé ma carrière à essayer d’éduquer les autres sur le défi et les menaces que représente le Parti communiste chinois» s’est défendu le chercheur dans un communiqué publié par ses avocats.

Le premier ministre Rishi Sunak avait fait part de «sa profonde préoccupation au sujet de toute ingérence dans notre démocratie parlementaire» à son homologue chinois en marge du sommet du G20. La Chine a qualifié ces accusations de «farce politique». Un porte-parole de l’ambassade de Chine à Londres a dénoncé une accusation «entièrement fabriquée et malveillante». Et demandé à Londres de «mettre fin à la manipulation politique anti-chinoise». En 2022, le renseignement britannique avait déjà démasqué une agente du gouvernement chinois, Christine Lee, très active dans les milieux politiques et parlementaires, y compris par le biais de dons financiers.


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